Interview de Stéphanie Loyer

Peux-tu te présenter en 3 phrases ?

Cette question est l’une des questions que je redoute le plus parce que je ne suis pas sûre qu’il y ait une réponse juste. Ce que je peux dire c’est que je suis un être d’évolution. Je suis à la fois femme, amante, maman de 3 enfants (8 ans pour l’aîné, et 3 ans pour mes cadets fille et garçon), amie, amoureuse de l’amour et de la vie, entrepreneure, cheffe d’entreprise, mentor, guide, coach, énergéticienne, formatrice, thérapeute…

Plus je me découvre, plus je me connecte à mon essence, plus j’ose me montrer telle que je suis, plus j’évolue et les femmes autour de moi s’autorisent à le faire aussi, c’est magique 😉.

Ma vie est rythmée de toutes ces facettes et via mon entreprise, en particulier : j’accompagne les femmes multipotentiel et hypersensibles à honorer leur singularité, libérer et activer leur puissance intérieure pour vibrer leur vie.

À quelle période de ta vie as-tu découvert que tu étais hypersensible ?

Je l’ai découvert avec mon fils aîné, à travers lui, même. Quand ses réactions m’ont paru parfois « exagérées », parfois tellement « touchantes », j’ai lu le livre de Christel Petitcollin « Mon enfant pense trop » et à je me suis retrouvée sur bien des plans. Alors, il ne s’agit pas que d’hypersensibilité, mais il en est quand même grandement question. C’était il y a 2 ans.

Quelles sont les 3 choses que tu aimes le plus en lien avec ton hypersensibilité ?

J’aime mes ressentis, parfois (souvent) exacerbés, mais tellement justes. Ils me guident au quotidien et si pendant mes 13 années de salariat en tant que directrice marketing je n’ai pas tellement pu les mettre à profit, ce sont eux qui sont à la base de mes accompagnements aujourd’hui.

Mon empathie aussi fait partie de ce beau « package » et c’est ce qui nourrit ma vie.

J’aime aussi mes émotions positives et négatives qui, même si elles s’expriment de manière un peu trop passionnelle à mon goût, sont toujours source d’évolution pour moi.

Quelles sont tes 3 plus importantes valeurs dans la vie ?

Alors j’en ai 4 😉 : Liberté, Alignement, Ambition, Intuition.

Quelles solutions as-tu trouvées pour gérer les principaux challenges de ton hypersensibilité, les côtés moins fun ?

La solution la moins évidente et en même temps la seule qui marche pour moi, c’est de laisser sortir ce qui doit sortir, de prendre le temps ressentir ce que je ressens sur le moment, bon et moins bon, parce que chaque ressenti me dit quelque chose de moi. Sans analyser sur le moment. En laissant être tout simplement et dans la mesure du possible sans jugement.

Une fois que l’émotion est retombée (même un peu), alors je me demande ce que ça dit de moi. Est-ce qu’il y a encore des choses sur lesquelles je dois travailler, ou juste que je dois intégrer à un autre niveau ? Est-ce que ça me montre que je suis dans un entre deux et en quoi ça peut me permettre d’évoluer.

Si au passage, j’ai l’impression que mes réactions n’étaient pas justes avec les personnes qui m’entouraient à ce moment-là, alors je vais les voir pour expliquer, m’excuser si besoin et ressentir en moi, la meilleure façon de faire différemment la fois d’après.

Un ajustement permanent en toute bienveillance et sans complaisance avec moi-même et avec les autres.

Quel est LE truc que tu as appris à propos de l’hypersensibilité qui a le plus changé ta vie ?

Que ce n’est pas un MAL mais plutôt une singularité qui permet d’autres choses que quand on ne l’est pas.

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours professionnel ?

Comme je le dis un peu plus haut, j’ai été pendant 13 directrice marketing. Le fait que ce soit dans de grandes entreprises américaines je peux dire que mes valeurs liberté en ambition étaient bien représentées. Mais c’est quand on m’a confié le lead d’un réseau de 480 femmes en interne que l’alignement et l’intuition ont pris leur place progressivement jusqu’à ce que je n’arrive plus à m’en passer. Je prenais plus de plaisir avec ce rôle « bénévole » qu’avec mes fonctions rémunérées. Je me suis dit qu’il y avait quelque chose de « déséquilibré » et que je souhaitais un réalignement dans ma carrière professionnelle.

Comment et pourquoi as-tu choisi ton métier actuel ?

J’ai toujours eu la posture que j’ai aujourd’hui, c’est-à-dire d’accompagner les autres à donner le meilleur d’eux-mêmes, sans leur donner de conseils, ni leur dire comment faire mais en leur demandant ce qu’ils feraient eux s’ils étaient la meilleure version d’eux-mêmes. Et à l’époque je ne savais pas que ça s’appelait du coaching…. Quand j’ai eu une brochure pour une école de coaching entre les mains, ça a été une révélation, je ne savais pas que ça pouvait être un métier, mais j’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais faire.

Je me suis formée à l’hypnose en parallèle, sans vraiment savoir pourquoi et aujourd’hui je mêle les différents outils pour un accompagnement holistique.

Est-ce que tu connais ton type de personnalité MBTI ?

Oui, je suis moi-même certifiée à la pratique du MBTI 😉 et j’accompagne régulièrement mes clientes notamment les entrepreneures à explorer leur type pour incarner au mieux leur type de leadership et de relationnel. Mon profil est ENFJ.

Est-ce que tu accepterais de nous parler un peu de ton enfance ?

Mon enfance fait partie de moi et c’est aussi vers l’enfant intérieur que je me tourne en priorité avec mes clientes pour revenir aux bases. Alors je vous en parle avec plaisir.

Mes parents sont Espagnols tous les deux et je suis née en France, ce qui me confère une double appartenance depuis mon enfance. Et une vraie attirance pour la diversité.

J’ai grandi en banlieue parisienne, avec une grande partie de ma scolarité en ZEP (Zone d’Education Prioritaire). J’avais des copains de tous horizons, de cultures, religions, habitudes différentes et ça m’a toujours attirée.

J’étais une enfant enthousiaste, optimiste, joyeuse, je prônais déjà le « tout est possible », et j’allais le démontrer en devenant celle que je rêvais d’être peu importait mon milieu social de l’époque, peu importait le manque de mon papa décédé quelques semaines avant mes 8 ans, peu importait de m’occuper de mon frère de 4 ans pour que ma mère puisse payer les traites et subvenir à nos besoins. J’avais ça en moi avant ce drame et je l’ai encore plus ancré avec l’exemple de ma maman qui s’est toujours pliée en 4 pour qu’on ne manque de rien.

J’étais aussi téméraire que girly, mais j’ai commencé à noter une différence de regard à la puberté quand les garçons avec qui j’étais en permanence, ne me voyaient plus comme la « pote » mais plutôt comme des seins sur pattes et là j’ai eu mal, c’est la première fois que je me suis cachée de celle que j’étais.

On me disait souvent que j’étais trop gentille, que j’aimais tout le monde, que je voulais aider tout le monde et ce malgré, un « sacré caractère » 😉.

Si tu pouvais t’envoyer une lettre à toi-même dans le passé, à tes 16 ans, que te dirais-tu ? Quels mots choisirais-tu pour convaincre ton toi plus jeune de t’écouter ?

En fait, je crois que la moi enfant a beaucoup à apprendre à la moi femme, parce que je pense que ce que l’on nomme « illusions, naïvetés… », sont en fait la réalité que nous serions en mesure de créer si on ne s’auto-sabotait pas, si on ne perdait pas notre essence en chemin pour se conformer à une société qui lisse encore trop les gens. Si on ne se laissait pas entraîner par le confort de notre éducation des « il faut », « on doit », « tu sais en public, on ne doit pas faire, dire, écrire…. Ceci ou cela », « c’est bien ou c’est pas bien ». Si on se laissait être.

Du coup, si la moi d’aujourd’hui, parlait à la moi ado/jeune adulte, elle lui dirait : « rappelle-toi de celle que tu étais enfant et ne laisse jamais personne te faire croire que cette enfant n’a pas sa place. Que ses idées sont idéalistes, qu’elle ne peut pas changer le monde, qu’elle ne peut pas apporter de la joie dans le cœur et dans la vie des gens qui l’entourent rien qu’en étant elle-même. Fais-toi confiance, suis ton intuition c’est ta boussole intérieure, ton mental suivra. N’essaie pas de rentrer dans une case pour plaire ou pour éviter de déplaire. Ne perds pas ton temps à faire comme untel ou unetelle parce que tu te sens en-dessous. Sois toi, tu as toute ta place telle que tu es. En étant celle que tu es, tu contribues déjà pleinement. Je t’aime de tout mon cœur et bien au-delà. »

Quels sont les 3 livres qui t’ont le plus influencé ? Pourquoi ?

Les Quatre Accords Toltèques de Don Miguel Ruiz, parce que c’est tellement simple, logique, structurant et transformateur à la fois. Ce livre a changé ma vie sans en avoir l’air. Je m’y réfère très souvent, dès que je sens un désalignement en moi je me demande lequel de ces accords a été « oublié ».

La fabrique des miracles de James R. Doty, parce que ce pouvoir de la visualisation j’en suis tellement convaincue depuis des années et que ce livre a mis des mots, des images, des situations sur ce que j’en pensais. Il a matérialisé ma pensée.

L’alchimiste de Paolo Coelho, ce livre est une pure merveille qui m’incite à profiter du moment présent. A me réjouir du chemin plus que de la destination et il m’a profondément touchée. J’ai vu des trésors à chaque étape.

Ecoute ton corps de Lise Bourbeau parce qu’on y parle beaucoup de l’Ego et que j’ai appris à quel point il me régissait sans que j’en prenne conscience. J’y ai appris aussi une des bases de mon métier de coach, c’est que nous ne sommes responsables que de notre propre bonheur. Pourquoi je l’ai intégré avec ce livre plus qu’avec mes cours de certification ? Parce qu’elle y parle de nos propres enfants. Non, nous ne sommes pas responsables de leur bonheur et ça a été un vrai déclic pour moi.

Et en ce moment je lis : Femmes qui courent avec les loups – histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage. De Clarissa Pinkola Estés …. Et j’en prends plein les yeux et l’âme.

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