Interview de Virginie Cotel

Peux-tu te présenter en 3 phrases ?

En 3 phrases : Aujourd’hui, je suis coach atypique, j’accompagne les personnes qui se sentent en décalage par leur hypersensibilité, leur haut potentiel ou leur multipotentiel à comprendre leur fonctionnement et à l’assumer pour créer la vie dont elles rêvent vraiment. Et pour cela, je suis passée par la case de la reconversion il y a 3 ans, après avoir passé de longues années à travailler dans l’informatique, en me sentant jamais vraiment à ma place.

Je suis aussi maman de deux petites filles.

À quelle période de ta vie as-tu découvert que tu étais hypersensible ?

J’ai découvert que j’étais haut potentiel à 34 ans, par contre, j’ai compris que j’étais hypersensible quelques années avant sans que j’en saisisse les impacts dans ma vie de tous les jours. A ce moment là, je voulais perdre du poids et j’ai enfin osé consulter une diététicienne. C’est elle qui a mis la lumière sur ma façon intense de vivre mes émotions. Ce n’étais pas que j’étais émotive ou trop sensible, c’était ok d’avoir des émotions. Ensuite, j’ai consulté une psy qui m’a aidé à décrypter mes émotions.

Mais, c’est vraiment en mettant le doigt sur le haut potentiel que j’ai intégré les aspects de mon hypersensibilité et que j’ai assumé l’être. Je crois que le fait qu’il y ai un test pour le haut potentiel m’a donné la validation d’être ce que je suis et que j’ai ainsi intégré mon fonctionnement avec l’hypersensibilité notamment. Je l’ai aussi vu à ce moment-là, comme quelque chose de beau, de précieux car particulier.

Quelles sont les 3 choses que tu aimes le plus en lien avec ton hypersensibilité ?

L’empathie : cette capacité à me relier aux autres, à être toucher

Ma sensibilité : Le fait d’être émue par un magnifique coucher de soleil sur les Pyrénées chaque soir m’emplit de bonheur. Ressentir le bonheur dans les petites choses, je trouve ça génial.

Le besoin d’harmonie : Je me sens lié aux autres et j’ai donc aussi envie de les aider à aller bien, de leur transmettre ce que j’ai compris dans mon parcours, tendre la main. C’est ce qui me pousse à contribuer à faire de ce monde, un monde meilleur. Oui, j’ai aussi un côté bisounours 

Quelles sont tes 3 plus importantes valeurs dans la vie ?

Depuis que j’ai découvert le concept des valeurs, cela m’a vraiment aidé à comprendre ce qui n’allait pas dans ma vie. Nos valeurs si elles ne s’expriment pas nous rendent malades car elles sont non-négociables. C’est vivre à contre-courant de nous même de ne pas les honorer.

Ecoute : l’écoute est quelque chose de naturellement présent en moi. J’ai de la curiosité pour la personne qui me parle.

Partage : j’aime l’échange, l’émulation qui naît de la collaboration, l’envie de donner

Amour : car dans mon monde de bisounours, nous sommes liés. Je crois que l’humain est beau.

Quelles solutions as-tu trouvées pour gérer les principaux challenges de ton hypersensibilité, les côtés moins fun ?

Apprendre à écouter mon corps et mes émotions a été une étape fondamentale pour me préserver.

L’écoute de mon énergie est une vraie boussole depuis que je sais qu’on peut travailler ET récupérer de l’énergie. 

M’isoler quand j’en ai besoin.

Pour les côtés moins fun, c’est gérer les hauts et bas de mon énergie. Eviter les environnements bruyants ou toxiques, les mauvaises nouvelles (je ne regarde plus le 20h qu’une fois ou deux par mois)

Quel est LE truc que tu as appris à propos de l’hypersensibilité qui a le plus changé ta vie ?

C’est peut couillon mais c’est l’hyperesthésie auditive. Quand j’ai compris que c’était pour cette raison qu’un bruit répétitif pouvait me rendre marteau, ça m’a soulagé ! Ce n’était pas moi qui me faisait des idées, cela provient du trouble de l’inhibition latente qui fait qu’on a plus de mal à trier les informations. Mine de rien, arrêter de culpabiliser pour un fonctionnement naturel, ça fait un bien fou !

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours professionnel ? Comment et pourquoi as-tu choisi ton métier actuel ?

Pendant 13 ans après mon diplome d’ingénieur, j’ai bossé dans l’informatique et j’ai connu 15 entreprises/ missions / jobs différents. Je finissais par m’ennuyer, trouver mon job inutile ou trop difficile émotionnellement.

J’ai connu un harcèlement moral et un burn out que je n’ai pas su identifier à l’époque parce que je n’étais pas du tout à l’écoute de mon corps. Avec l’aide d’une psy, j’ai identifié les mécanismes que j’avais mis en place pour me piéger pendant 3 ans dans un environnement toxique au point de me détruire psychiquement. 

La rencontre avec le domaine du psy m’a fasciné. Moi qui aimais déjà comprendre comment les choses fonctionnent, j’ai découvert l’univers de la psychologie, du développement humain. 

Plus tard, en entreprise, j’ai croisé le chemin d’un coach en entreprise. Et là, j’ai réalisé qu’il existait des métiers humains en entreprise ! Pour moi, travailler c’était être opérationnel.

Comme je le disais plus haut, j’ai découvert ma douance à 34 ans. J’ai ensuite fait un bilan de compétences en ligne plus moderne qui m’a aidé à écrire ma mission de vie (Switch collective). Tout ça m’a permis d’assumer peu à peu mon fonctionnement. Et de réaliser qu’il n y avait pas UN job idéal qui m’attendait. Mais que j’avais des aspirations et qu’un job qui faisait sens pour moi c’était celui qui répondait à ses aspirations.

Quand mon boss m’a proposé une rupture conventionnelle, j’y ai vu l’opportunité de me mettre à mon compte et de me former au coaching. Je sentais comme intuition, que cela devait être mon chemin. Par contre, j’avais aucune certitude sur ce que je ferais à la fin de cette formation.

Pourtant, une fois sur place, entourée de coachs et d’apprentis coachs, je me suis sentie bien, à ma place. Comme jamais auparavant. 

C’est là que j’ai décidé que je voulais faire de ce métier mon quotidien.

Ensuite, j’ai fait le lien avec la mission de vie que j’avais écris 6 mois plus tôt : je veux aider les personnes hypersensibles, HP ou multipotentiels à assumer leur fonctionnement pour se déployer dans leur vie. Ne plus s’excuser d’être différents.

Est-ce que tu connais ton type de personnalité MBTI ?

Je suis ENFP, inspirateur. 

Si tu pouvais t’envoyer une lettre à toi-même dans le passé, à tes 16 ans, que te dirais-tu ? Quels mots choisirais-tu pour convaincre ton toi plus jeune de t’écouter ?

A mes 16 ans, j’étais en dépression suite à la mort de mon grand-père. C’est une période où j’ai décidé de ne plus ressentir d’émotions. Je me sentais hyper seule et très mal dans ma peau. Alors je lui dirais que les émotions ne sont pas nos ennemies au contraire. Que toute émotion est juste même si elles sont désagréables et même si (voire particulièrement si) d’autres n’ont pas envie de les entendre. Les émotions sont là pour parler de tes besoins. C’est en prenant la responsabilité de nourrir tes besoins que tu te sentiras mieux.

Je lui dirais que c’est ok de ne pas se sentir bien, et qu’on peut demander de l’aide dans ces cas là. 

Je lui écrirais que c’est un passage, viendra un jour où tu te sentiras hyper bien !

Quels sont les 3 livres qui t’ont le plus influencé ? Pourquoi ?

Enfant, les livres de la comtesse de Ségur : les petites filles modèles étaient mes modèles de bonté et de gentillesse. C’est sûrement mon côté bisounours. Depuis, j’ai un peu dépassé le concept de la bonté sans limite ! Mais cela m’a longtemps influencée à faire passer les autres avant moi.

Adulte, Les mots sont des fenêtres de Marshall Rosenberg : parce que ce livre m’a donné la méthode pour communiquer tout ce qui m’encombrait jusque là.

Qui sont les 3 personnes qui t’inspirent le plus ? Pourquoi ?

Lili Barbery : pour sa générosité et pour son parcours dont elle parle dans son livre ou dans des podcasts. Ancienne journaliste, elle est devenue professeur de yoga et elle s’est métamorphosée

Michel Obama : pour son parcours en tant que femme noire provenant d’un milieu modeste et ses engagements politiques.

Françoise Dolto : cette femme était déterminée, rare femme médecin elle a su comprendre les enfants comme personne avant elle.

Qu’est-ce que tu aimes le plus culturellement ?

Je suis une grande adepte de la lecture, mon livre préféré est « La promesse de l’aube » de Romain Gary.

J’aime beaucoup les films. En général, ce que j’adore ce sont les biopics ou les biographies. 

Ensuite, j’aime beaucoup aller au musée pour les photos ou la peinture. J’ai du mal avec les concerts à cause de la foule mais j’aime la musique.

Et comme je n’aime pas faire la cuisine, j’adoooore les restaurants : thailandais, japonais, italien, gastronomique, etc. 

À quoi ressemble ta journée parfaite ?

Une journée parfaite ressemble à un réveil un peu plus tôt que mes filles pour prendre le temps de faire du yoga.

Ensuite, je m’occupe d’elles, je les habille et je les emmène à pied à l’école, ou c’est mon mari qui le fait.

Je prends ensuite le temps de me poser pour réfléchir à ce que j’ai envie d’accomplir dans la journée.

Mes séances de coaching commencent un peu plus tard. 

Est-ce que tu pourrais nous partager une de tes habitudes où tu connais peu ou pas de gens faisant comme toi ?

Quand je rencontre des gens, j’ai un feeling. Et souvent, je suis attirée par une ou deux personnes dans un groupe, j’ai envie de les connaître. Dans ces cas là, je ne suis pas timide (alors que c’est pas mon kiff la foule par ex) et je les aborde de façon parfois très direct, comme si on se connaissait depuis toujours. Je pense que j’ai du en effrayer quelques uns.

À quoi ressemblent tes meilleurs clients, ceux avec lesquels tu as le meilleur feeling ?

Les plus belles rencontres que j’ai, sont souvent des femmes qui ont fait de belles études, qui ont des postes à responsabilités ou en train créer leur entreprise. Je travaille aussi avec des hommes avec un grand plaisir. Tous se reconnaissent hypersensibles, multipotentiels, voire haut potentiel qu’ils soient testés ou non, je m’en fiche. Ce qui compte pour moi c’est de pouvoir aider des personnes qui se sentent en décalage, différent dans leur façon d’être et de les aider à comprendre leur fonctionnement pour créer le projet de leur rêve.

Ce sont des personnes intelligentes qui ont souvent réussi selon les standards de la société. Et pourtant, il leur manque quelque chose d’important pour que leur vie soit pleine. Ressentir qu’ils vivent exactement la vie qu’ils imaginent.

Quels sont les principaux problèmes et les croyances limitantes de tes client.es ?

Le plus souvent il y a une difficulté relationnel au départ. Mes clients se confrontent à un milieu professionnel pas toujours très tendre avec eux. Ils ne comprennent pas les réactions des autres pourtant ils font d’énormes efforts. Ils sur-analysent chaque situation et ne trouvent pas de solution.  Ils se sentent épuisés, frustrés par la situation. Ensuite, ils sont en manque de sens. A force de chercher à bien faire et d’être « correct » vis à vis des autres, ils se sont petits à petits éloignés de ce qui les font vraiment vibrer. Ils pensent que s’ils osaient vraiment être eux-même, ils seraient rejetés. 

Comment les aides-tu à surmonter ces problèmes, compte tenu de leurs croyances préalables ?

Nous travaillons à l’écoute de soi. Je vais les accompagner à entendre leurs émotions, comment elles se manifestent dans leur corps, quels sont les besoins que leurs émotions indiquent. Je leur apprend à se reconnecter à eux. 

Je les aide également à comprendre leur comportement, y mettre de la conscience pour ne plus les subir. Plutôt choisir leurs pensées pour créer de nouveaux états émotionnels plus utiles pour eux. Tout cela semble théorique mais cela passe par des ressentis dans leur corps et par des petits pas en sécurité pour aller bousculer les vieilles croyances. C’est un bon moyen de reprendre confiance en soi et mettre en route des projets qu’ils ont à coeur de voir éclore.

Pour ceux qui sont intéressés par ton accompagnement, que doivent-ils faire ?

Ils peuvent s’inscrire pour une séance découverte sur mon site : https://akuocoaching.com/prendre-rdv 

On échangera à ce moment là sur leurs attentes et nous verrons ce qui est le plus approprié comme accompagnement.

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